Projet Solidarité Pompiers

Dans les premières années du département HSE à Tulle, un étudiant a laissé beaucoup de souvenirs sur le site, M. Olivier Pelle. Cet étudiant, aussi pompier volontaire, était impliqué dans l’aide humanitaire. Il participait en particulier à l’association Pompiers Sans Frontières, ONG fondée en 1993 et basée à Marseille. En 2003, il a constitué un groupe d’étudiants dont le projet a été d’organiser un don de véhicules de secours pour le centre de secours de M’Bour, au Sénégal. Le projet s’appelait : « Projet Solidarité Pompiers ». M’Bour est une ville très importante au Sénégal d’environ 300 000 habitants. Cependant le centre de secours et l’hôpital manquaient d’engins et de matériel : ils ont donc eu pour projet de collecter, de transporter et de former à l’utilisation, ces engins et ce matériel, pendant leur projet puis leur stage.

Récolte des fonds et du matériel pour le centre de secours

projet m’Bour CCF sur le parking de l’IUT Tulle

Pendant des mois, Olivier Pelle, Vincent Lachaux, Mathieu Haensler et Julien Mazière, ont contacté les centres de secours, les collectivités. Ils ont fini par récupérer des engins réformés et du matériel. Ils ont beaucoup été aidés par PSF et en particulier Bérangère Michelot.

• Un FPT Berliet 770K ex-SDIS des Vosges (ramené par les étudiants avec l’aide de personnel du Sdis 19, par la route!),
• un CCF du Sdis 19 (remis en personne par le président du CA Sdis de l’époque, colonel Bourguignon),
• un VSAB du Sdis 78 (remis à M. Verneuil par les services techniques, tombé en panne avant d’arriver à Tulle!),
• ainsi que deux tonnes de matériel (remis par une pharmacie et l’hôpital de Brive),

ont ainsi été donnés 2005 par l’association « Pompiers sans Frontières » et des étudiants de IUT de Tulle au Sénégal, au Centre de secours de M’Bour:

Convoi des véhicules vers M’Bour au Sénégal

Une première partie a été de préparer ce convoi et ces stages : contact avec les autorités des pays à traverser, préparation des supports de formation nécessaires pour la suite du stage, collecte de matériels, d’extincteurs… Ce travail de préparation a été effectué dans les locaux marseillais de Pompiers Sans Frontières.

Ensuite, aidés par des personnels appartenant à l’association Pompiers Sans Frontières, sous le commandement  du chef de mission, M. Gagnebien de PSF, et de Robert Renoire, ils ont conduit ces véhicules pendant deux semaines, entre l’embarquement des véhicules au port de Sète, jusqu’à M’Bour, par la route, après maintes péripéties aux passages de frontières…

Ils ont ainsi traversé la France, le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal.

Partis de Tulle le 4 avril 2005, et arrivés le 10 mai, leur voyage a été l’une des grandes aventures de leur vie.

La première partie a été le convoyage jusqu’à Marseille à une vitesse maximale de 70 km/h… L’embarquement pour la traversée de la mer Méditerranée a eu lieu à Sète, et le débarquement au Maroc à Tanger. Dès cette étape, de nombreuses heures ont été perdues par manque d’un document administratif. C’est souvent l’entraide entre pompiers de chaque pays et la réputation de PSF qui ont permis de résoudre ces crises.

projet m’Bour convoyage sur environ 5000 km

Il y eu ensuite des ennuis mécaniques, les dangers de la circulation, mais aussi les magnifiques paysages et les rencontres. Les étudiants ont appris aussi à conduire dans le désert, à désensabler, à réparer les véhicules fragilisés lors des étapes sur piste…

projet m’Bour discours réception engins

L’arrivée a été très mouvementée du fait d’ennuis à la douane, malgré le soutien de nombreux diplomates, et même l’intervention de pompiers sénégalais. Mais avec quelques jours de délai imposés par la bureaucratie au Sénégal, le CS de M’Bour a pu entrer en possession des véhicules. Les étudiants ont été chaudement fêtés par les responsables locaux.

Arrivés sur place, les quatre étudiants ont effectué leur stage sur plusieurs thèmes.

Stage à l’école Baboucar

Les élèves ont été formés en particulier à l’hygiène (des mains, dentaire), à la gestion des déchets

Stage hygiène à M’Bour à l’hôpital

Il s’agissait initialement de réaliser une étude de l’hygiène au sein de l’hôpital ou « centre de santé », et dans les ambulances. Le but était aussi de mettre en place des actions correctives. Enfin, l’étudiant devait  dispenser des formations destinées au personnel d’entretien. En effet, le personnel d’entretien peut être amené à aider les équipes soignantes lors de l’affluence massive de blessés. L’étudiant était encadré par l’hygiéniste de l’hôpital.

La première partie a consisté en un état des lieux :

L’hygiène des locaux consistait en un dépoussiérage puis une désinfection quotidienne (eau de javel) par le personnel équipé de balais, serpillières, seaux et pulvérisateurs. Mais les locaux, très récents ou pas encore fonctionnels, étaient déjà délabrés (portes arrachés, murs troués, carrelages avec trous). Les animaux erraient dans les locaux (chats, chiens), attirés par les déchets et malades. L’entourage des malades cuisinait et dormait dans les couloirs.

Tout ceci aggravait donc l’état d’hygiène de cet hôpital…!

La morgue disposait de frigos mais souvent en panne.

En ce qui concernait l’hygiène des ambulances, elle n’était pas systématique.

Le tri des déchets était en partie mis en place : le personnel soignant n’utilisait pas toujours les boites de sécurité pour DASRI. Le matériel usagé était à portée de tout le monde.

Le service de stérilisation disposait d’un autoclave et de procédures.

En ce qui concernait le bloc opératoire, il était désinfecté à l’eau de javel et au formol.

Les actions ont été de donner le matériel transporté par les camions (défibrillateur, matériel d’hygiène…), de lister les points critiques, d’améliorer la gestion des déchets et d’installer un circuit DASRI, avec incinération de ces DASRI et enfouissement des cendres. Les abords de l’hôpital ont été nettoyés des déchets précédemment répandus.

L’hygiène des ambulances a été améliorée : aire de lavage, procédures en cas de transport de patients contagieux, formation aux AES (Accident d’Exposition au Sang).

L’étudiant a formé les personnels d’entretien au secourisme.

Stage sécurité à l’hôpital

Encadré par le médecin-chef, l’étudiant a effectué un état des lieux de la sécurité incendie de l’hôpital : pas d’extincteur mais un seau d’eau.

Il a ensuite réalisé le plan de l’hôpital à la main puis les a informatisés. Il a localisé les extincteurs, apportés dans les véhicules, a placé les panneaux de sortie de secours, (faits à l’avance à Marseille). Il a formé le personnel à la manipulation d’extincteurs.

Stage sécurité à M’Bour au lycée Demba Diop

lycée à M’Bour

Le lycée Demba Diop est un des plus grands lycées de la région, avec environ 3500 élèves, et est constitué de nombreux bâtiments.

M’Bour formation extincteur

Une partie du stage a été consacré à la prévision incendie (apport d’extincteurs, formations du personnel et des élèves à l’utilisation des extincteurs, affichages, consignes évacuation).

L’autre partie était consacrée à une étude réglementaire du bâtiment à étages en ce qui concerne l’évacuation : l’étude a conduit à des visites sur place qui ont permis d’alerter le responsable de l’établissement sur la vétusté électrique. Un des résultats de ce stage a donc été aussi l’amélioration de la sécurité électrique. Un des autres résultats obtenu par l’étudiant a été de créer tous les plans, perdus depuis longtemps… en quelques jours il a métré 8000 m2 de surfaces bâties. Il a tracé les plans d’abord à la main puis sur logiciel. Sur les plans informatisés, il a organisé les plans d’évacuation. Les fléchages, panneaux de points de rassemblement, ont été installés. Enfin, aidé par les autres étudiants en stage à M’Bour, et les pompiers locaux, il a organisé un exercice d’évacuation avec enfumage.

Formations au centre de secours de M’Bour

projet m’Bour camions HSE Tulle devant la remise du CS M’Bour

Les étudiants ont participé à la formation des pompiers à l’utilisation de leurs nouveaux véhicules :

• aux règles de sécurité sur l’utilisation du CCF,  (condensé du COD Conduite Hors Chemin),
• FPT fourgon pompe tonne : hydraulique, pratique avec un des rares poteaux incendie.
• intervention sur TMD Transport des Matières Dangereuses.
• sur les AES (Accident d’Exposition au Sang) et l’utilisation des DASRI (Déchets d’Activité de Soin à Risques Infectieux) ont été effectuées.

Etude du réseau poteaux et bouches incendies de la ville de M’Bour

Après état des lieux de ce réseau (4 poteaux dont un en fonctionnement) et des bouches incendie (non reliées au réseau), l’étudiant a préconisé des améliorations.

Suite du projet

Par la suite, les étudiants des années suivantes ont continué à mobiliser des fonds et envoyer du matériel à M’Bour, à effectuer des stages dans les domaines de la sécurité.

Missions 2006 : Catherine Veau, Christophe Verdun

Les actions ont été de sensibiliser la population locale à la gestion des déchets, à améliorer la sécurité des personnes collectant les déchets. De plus, un autre thème a été initié, celui de la sécurité routière.

Missions 2007 : Benjamin Chauvin

Après un an de projet pour organiser une mission, Benjamin est parti à M’Bour.

M’bour article tulle mag 2007 sécurité routière pour le Sénégal : Cyria Villechèze, Benjamin Chauvin (qui partira en mission), P-Louis Comboul et Romain Goutard

Il a permis la création d’un club PoSF dans le lycée Demba Diop, et a animé plusieurs groupes de travail, en particulier sur la sécurité routière. En effet, les principales victimes de la route sont les enfants circulant à pied au milieu de véhicules surchargés, de charrettes en déséquilibre, de nombreux véhicules sans éclairage…  :

• un groupe d’élèves a médiatisé les actions de PoSF, (en créant des spots radios sur différents thèmes (sécurité ou environnement).
• un deuxième a effectué des présentations auprès d’élèves d’une école de l’Immaculée Conception sur les risques routiers,
• un autre sur le risque incendie : des notions sur la sécurité incendie dans les ERP puis l’organisation de l’évacuation de l’école de l’Immaculée Conception. Ils ont aussi amélioré la sécurité incendie d’un ERP (centre d’alphabétisation)
• un dernier a équipé les véhicules de bandes réfléchissantes, de dispositifs de signalisation : le cheval et la charrette portent des bandes réfléchissantes (17 ont été équipées, il en reste environ 3500…)

Il a animé une réunion rassemblant de nombreuses organisations de la ville, les pompiers, la croix-rouge, les auto-écoles, le représentant des charretiers… afin d’estimer les besoins et de créer une cellule de gestion des risques routiers. Des actions concrètes ont vues le jour : décision de signalisation de toutes les charrettes par exemple.

Il a formé les élèves à l’auto-école à la conduite à tenir en cas d’accident routier et ceux du lycée au secourisme.