Deux nouveaux officiers, Alan et Guillaume
Deux nouveaux Officiers, Alan et Guillaume
Guillaume Lacombe et Alan Marre ont accepté de nous donner une interview sur le concours qu’ils viennent de réussir, celui de Lieutenant Sapeur-Pompier, sur leur passage à l’IUT HSE, sur leurs missions actuelles (en effet, ils achèvent leur parcours universitaire avant d’intégrer un Sdis) :
Bonjour Alan, Bonjour Guillaume! Vous étiez à l’IUT il n’y a pas si longtemps et pourtant, depuis, il s’est passé beaucoup de choses! Vous avez préparé le concours de Lieutenant de Sapeur-Pompier et l’avez réussi, mais vous continuez en parallèle vos études.
Pouvez-vous nous parler de ce fameux concours? Comment vous êtes-vous préparés et comment ça s’est passé? Il y a plusieurs épreuves c’est ça?
Guillaume : « Le concours de lieutenant de sapeur-pompier se déroule en trois grandes étapes : les épreuves écrites, les épreuves sportives et les épreuves orales. Pour approfondir certaines notions et acquérir de nouvelles connaissances, nous avons réalisé la Licence Protection civile et sécurité des populations à Niort. Les épreuves se sont déroulées sans surprise aboutissant à l’obtention de notre concours au terme d’une préparation collective et personnelle. »
Alan : « En effet, l’objectif premier de cette licence était de préparer les étudiants aux épreuves des concours de lieutenant et de capitaine de sapeurs-pompiers professionnels. Les cours étaient donc très axés sur la préparation aux épreuves écrites (rédaction d’une note d’analyse et QCM de culture générale) et aux épreuves orales. En plus de cela, nous nous sommes préparés personnellement notamment pour les épreuves sportives qui nécessitent un entraînement intensif. »
Alan vous continuez encore par des études par alternance, pouvez-vous nous décrire vos études et vos missions?
Alan : « Après l’obtention de ma licence PCSP à Niort et du concours de lieutenant de sapeurs-pompiers professionnel, j’ai souhaité continuer mes études en Master Risques et Environnement à Mulhouse en alternance à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises du Ministère de l’Intérieur à Paris. Le master de Mulhouse forme en priorité des responsables HSE. Il s’agit donc d’un approfondissement scientifique des cours déjà dispensés à l’IUT HSE de Tulle en DUT 1 et 2. Cependant, au sein de la DGSCGC, je prends part au co-pilotage des exercices nationaux de sécurité civile. Je mène également une réflexion sur la refonte de la doctrine de retour d’expérience à l’échelon territorial (pour les préfectures de département). »
Guillaume vous avez choisi de continuer avec des études sans alternance, pouvez-vous nous dire ce que vous apprenez?
Guillaume : « Les épreuves orales d’admission du concours ayant eu lieu mi-septembre, j’ai décidé de commencer un master dans l’éventualité où j’aurai échoué au concours. Ainsi, je réalise un master en Ingénierie et Management de la Sécurité Globale Appliquée à Troyes. Je vois cette première année de master comme une ouverture d’esprit sur des domaines tels que la systémie et la dynamique des systèmes, l’intelligence économique et la géopolitique. »
Vous êtes bien sûr tous les deux passionnés par le monde des Sapeurs-Pompiers : quels sont les domaines qui vous intéressent le plus :
Alan : « Dans le monde des sapeurs-pompiers, je suis intéressé par toutes les missions leur incombant. Ayant bénéficié d’une expérience opérationnelle de 4 ans au sein de différents départements en tant que sapeur-pompier volontaire, il est pour moi important de pouvoir exercer des fonctions de commandement dévolues aux officiers de sapeurs-pompiers professionnels. »
Guillaume : « Étant originaire de la zone de défense et de sécurité Sud, j’ai une appétence particulière pour la gestion et la lutte contre les feux de forêts. Ayant réalisé mon stage de Licence professionnelle au sein de l’UIISC 7 à Brignoles, j’ai pu découvrir toute la complexité de ces interventions qui évoluent dans l’espace et dans le temps et la nécessité de l’interopérabilité dans le feu de forêt. Toutefois, il est important pour un officier de sapeur-pompier d’être ouvert d’esprit, je pense donc que l’ensemble des fonctions pouvant être tenues par un officier sont enrichissantes. »
Conseilleriez-vous à des étudiants aujourd’hui de choisir de faire un BUT HSE ? En particulier, y a-t-il des matières ou des notions qui vous ont particulièrement servies par la suite dans votre carrière ? Et pourquoi choisir Tulle ?!
Alan : « Le BUT HSE est une formation qui reste très généraliste. Nous ne sommes pas spécialistes d’un domaine précis mais nous connaissons les bases de beaucoup de thématiques scientifiques. Et c’est pour moi ce qui est essentiel pour un officier de sapeur-pompier. Ayant découvert dans la suite de mon cursus universitaire d’autres campus universitaires, je n’ai pas retrouvé la convivialité et la proximité entre les étudiants et l’équipe pédagogique comme c’était le cas à Tulle. Pour moi, évoluer dans un campus à taille humaine permet de renforcer les liens entre les camarades et les professeurs, ce qui me paraît essentiel pour garantir un bon climat scolaire et une bonne réussite.
J’invite les étudiants de notre génération à se rendre mobiles géographiquement. Durant mes années universitaires, j’ai voyagé de la Corrèze à Paris en passant par les Deux-Sèvres et le Haut-Rhin et c’est très enrichissant de découvrir de nouveaux territoires, de nouvelles pratiques et de se constituer un réseau d’étudiants, de professeurs et de professionnels qui nous partagent tous leur expérience différente. »
Guillaume : « Réaliser un BUT HSE, c’est découvrir une variété de domaines tant d’un point de vue environnemental que technologique. Je conseille de réaliser un BUT HSE car celui-ci permet d’ouvrir des portes dans n’importe quel secteur mais également de poursuivre ses études en se spécialisant dans un secteur particulier. Les BUT HSE vous permettent d’acquérir une capacité d’analyse et de réflexion nécessaire dans les métiers de la sécurité et notamment celui de sapeur-pompier.
L’IUT HSE de Tulle est un établissement à taille humaine, convivial où la proximité avec les enseignants nous permet de bénéficier d’un suivi individuel. Je garde un très bon souvenir de mes deux années passées à Tulle. Ce site a l’avantage d’avoir des professeurs compétents dans leur domaines respectifs en recherche continue d’améliorations au profit des élèves. (Exemple : expérimentation de la réalité virtuelle.) »
Auriez-vous des recommandations ou conseils pour les lycéens voulant choisir un BUT HSE ou aux étudiants actuels à Tulle? et voulant préparer les concours des Sapeurs-Pompiers?
Alan : « Devenir sapeur-pompier professionnel, c’est avant tout avoir le sens de l’engagement. Engagement qui se retrouve aussi bien sur intervention que dans la préparation aux différents concours. Le principal conseil que je donnerai aux étudiants voulant préparer les concours de sapeurs-pompiers, c’est de s’intéresser au monde qui les entoure. La curiosité, l’intérêt pour l’actualité et l’ouverture d’esprit constituent déjà de véritables atouts. Je dirai que si on est rigoureux et organisé dans les révisions, l’obtention du concours ne pose pas de difficultés particulières. Dans un concours où le programme de révision peut paraître dense, c’est à vous d’adapter et d’orienter vos révisions sur les domaines où vous vous sentez le plus en difficulté.
Dernier point, ayez bien à l’esprit que la mobilité géographique est, comme je l’ai déjà dit précédemment, très fortement recommandée pour les lauréats des concours. Elle vous offrira un regard différent sur vos pratiques habituelles et ne fera que renforcer solidement votre expérience.
Guillaume : « Le principal conseil que j’aurai à donner à de futurs lauréats des concours de sapeurs-pompiers serait d’avoir de la détermination et de la volonté dans ce qu’ils entreprennent. Vos révisions et vos entraînements nécessiteront rigueur, travail et organisation. Enfin, comme l’a dit Alan précédemment, il est important d’être ouvert d’esprit et de s’intéresser à tout même à ce que l’on pense éloigné du domaine des sapeurs-pompiers.
Une dernière recommandation que je puisse vous faire, profiter de vos stages ou de votre alternance pour enrichir votre expérience professionnelle dans un domaine autre que celui de la sécurité civile et ne soyez pas limités géographiquement. La France est un beau territoire (même au fin fond du Cantal !! 😂) où chaque département, chaque organisation fonctionne différemment, soyez curieux de les découvrir ! »
Quels sont vos objectifs de carrière ?
Alan : « Dans un premier temps, je souhaite terminer mes deux années de master (car comme dirait M. Verneuil, on n’est pas à une vache près pour rentrer dans le monde professionnel !) et poursuivre ma riche expérience au sein de la DGSCGC au Ministère de l’Intérieur à Paris. Ensuite, je souhaite candidater pour un poste d’officier de sapeur-pompier professionnel dans n’importe quel département français et évoluer en interne.
De plus, je souhaiterai, durant ma carrière d’officier, pouvoir occuper les fonctions de chef de centre, de chef de salle CTA-CODIS, exercer des missions relatives à la prévention incendie dans les ERP, être mis à disposition au Ministère de l’Intérieur et j’espère devenir, en fin de carrière, directeur départemental d’un service d’incendie et de secours qui constitue pour moi l’objectif final à atteindre. »
Guillaume : « Personnellement, je ne me sens plus en phase avec le milieu scolaire. Sortant d’une licence pro, j’ai réalisé un stage très professionnalisant. En effet, j’ai passé quatre mois au sein de l’Unité d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité Civile de Brignoles où j’ai évolué dans un environnement complexe à la fois militaire et interministériel ce qui m’a permis de gagner en rigueur et en maturité. J’aspire aujourd’hui à occuper des fonctions au sein d’un centre de secours car je pense que c’est là que l’on apprend « la vie ». Il est selon moi important d’être proche de son personnel et cela passe par des fonctions d’encadrement en caserne.
A moyen terme, j’espère être chef de groupement et prendre la direction d’un centre de secours dans un département soumis au risque feu de forêt. Étant lauréat du concours à 21 ans, je ne ferme pas les portes pour occuper des fonctions de directeur départemental en fin de carrière. Toutefois, il y a tellement d’opportunités professionnelles chez les sapeurs-pompiers qu’il est difficile d’avoir une carrière toute tracée. »