Thomas, et les métiers HSE sur une centrale nucléaire
Thomas, ancien HSE à Tulle, et les métiers sur une centrale nucléaire
Voici l’interview de Thomas, qui est composée de trois actes!!
Dans le premier il nous parle du secteur dans lequel il a choisi de travailler puisqu’il est dans le secteur de la radioprotection dans une centrale nucléaire (une « CNPE »). Il nous indique aussi en fin d’article des conseils pour bien préparer son entretien quand on postule pour un stage ou une alternance sur une centrale nucléaire, et puis d’autres conseils (si vous voulez aller directement à la partie qui parle de l’IUT à Tulle).
(Le deuxième article concerne l’alternance et le troisième sa poursuite d’études puisqu’il a choisi une école d’ingénieur)
Nous lui laissons donc la parole!
Eléments de contexte :
Je m’appelle Thomas LAVILLE, je suis actuellement en école d’ingénieur en 5A (dernière année). Pour l’instant je suis en apprentissage en tant qu’apprenti Ingénieur Radioprotection, chez EDF, dans le Service Prévention des Risques (SPR) sur le Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE) de Dampierre-en-Burly. Je fais partie de la section Ingénierie.
J’ai obtenu mon BAC en 2016, que j’ai enchaîné avec une classe préparatoire (CPGE PCSI). J’ai arrêté à la fin du premier semestre pour me ré-orienter en DUT HSE. Je suis donc arrivé au 2nd semestre en DUT, et j’ai obtenu le 1er semestre par équivalence, au vu des preuves de mon travail pour le 2nd semestre.
J’ai décidé de faire l’alternance en début de HSE2. Après des entretiens, j’ai été embauché sur le CNPE de Dampierre-en-Burly, en tant qu’apprenti technicien Radioprotection/Prévention des risques, pour une durée de 2 ans.
Les métiers du Nucléaire : un milieu spécifique et varié
Le Nucléaire représente une importante industrie en France, et ne concerne pas uniquement EDF ! On peut distinguer la production d’électricité de l’ingénierie, le transport ou encore le militaire.
Un environnement enrichissant :
Sur un site de production d’électricité, il existe de nombreuses entreprises prestataires/sous-traitantes travaillant en collaboration avec EDF. Un seul site nucléaire de production génère de nombreux emplois directs et indirects sur le bassin de vie où il se situe. Un site de quatre tranches de 900MWe nécessite la présence d’environ 1500 agents EDF et 200 ou 300 prestataires à l’année. Ces chiffres augmentent lors d’un arrêt de tranche (AT), et peuvent doubler, la capacité pouvant passer à 3000 personnes sur site lors d’une Visite Partielle (VP), voire plus, lors d’une Visite Décennale (VD). L’environnement d’un site nucléaire est un environnement vaste, intéressant et enrichissant à tous les points de vue : relationnel, développement des compétences, acquisition de connaissances diverses et variées, expérience professionnelle, …
Un ensemble de métiers et de risques très variés :
La production d’électricité en quantité industrielle sur une centrale nucléaire rassemble et fait travailler en commun de nombreuses techniques et technologies, qui peuvent générer des risques pour les travailleurs. Ci-dessous, une liste non-exhaustive de risques que l’on peut rencontrer sur une centrale nucléaire, avec son utilisation associée et selon le type de risque :
- Risques classiques : Incendie, Levage, Hauteur, Manutention manuelle/mécanique, Electricité, Biologique, Chimique, Ambiances thermiques, Anoxie, ATEX, …
Risques radiologiques : Exposition externe (irradiation et contamination externe), Exposition interne (contamination interne), Différents impacts en fonction du type de rayonnement rencontré.
Concernant les métiers à proprement parler : il en existe des dizaines et des dizaines, si ce n’est des centaines ! On peut trouver par exemple (liste non-exhaustive) :
- Calorifugeur – Automaticien – Calorifugeur, – Chaudronnier – Echafaudeur
- Electricien – Electrotechnicien – Ingénieur sûreté – Chef de projet – Mécanicien
- Robinetier – Peintre – Pontier – Soudeur – Thermicien
- Ingénieur fiabilité – Technicien de maintenance – …
Globalement, le nucléaire, c’est de très nombreuses compétences et connaissances, réparties en de très nombreux postes, dans différents services rassemblant des pôles de compétences : Prévention des risques, Logistique, Planification Maintenance électrique, électromécanique et mécanique, Exploitation, Chimie et environnement, Ingénierie, Règlementation, Qualité et Sûreté, relations ASN, inspections, Informatique et Télécoms, …
Pour plus d’informations :
https://www.sfen.org/groupes-expertises/carrieres/metiers-nucleaire
https://www.manpower.fr/metiers-du-nucleaire
https://www.edf.fr/rejoignez-nos-equipes-de-la-production-et-de-l-ingenierie-nucleaire-et-thermique
Conseils à ceux qui voudraient passer des entretiens dans le nucléaire :
- Comme pour tout entretien, préparez au maximum : faites des recherches, soyez curieux et essayer d’apprendre de nombreuses choses. Profitez également des connaissances et compétences des enseignants de l’IUT, ils ont des conseils précieux.
(Remarque de nos enseignants qui en profitent pour vous signaler que nous pouvons nous entrainer à l’IUT avec eux)
- Ainsi, lors de l’entretien, l’interlocuteur que vous aurez en face de vous sentira que vous avez travaillé, même si vous faites des petites erreurs.
- Pour ceux qui souhaiteraient aller vers le nucléaire, de nombreuses informations sont disponibles sur internet, notamment sur les sites d’EDF, de l’ASN, du CEA, etc. Ne dites pas par exemple que ce qui sort des tours aéro-réfrigérantes est de la fumée mais bien de la vapeur !! C’est une erreur fréquente qui crispe les gens dans le nucléaire car elle témoigne de la méconnaissance profonde du secteur !
Avis personnel et autres conseils sur l’IUT
Comme mentionné dans un deuxième article, je pense que l’alternance est une excellente voie, qu’il faut aujourd’hui privilégier. Vous êtes, de plus, dans un IUT qui encourage à choisir cette voie, et dont le mode de fonctionnement permet de s’intégrer parfaitement dans une entreprise, sans avoir constamment des coupures pour revenir en cours.
Vous avez à disposition des intervenants qui ont des parcours variés et une expérience importante : profitez-en ! Posez des questions, soyez curieux et intéressez-vous, les choses viennent beaucoup plus facilement. D’autant que les enseignants que vous avez font en sorte de rendre les cours vivants et intéressants : vidéos, TP, travaux de groupe, etc. Tout est fait pour vous intéresser.
Comme je le dis dans mon interview, on n’a rien sans rien, et il faut travailler. Mais vous verrez que si vous adoptez dès le début un rythme de travail convenable et efficace (je ne dis pas de passer 4 heures par soir à travailler non plus, loin de là), vous prendrez plaisir à travailler et à écouter en cours.
En DUT, on ne pense pas forcément à l’avenir, mais réfléchissez-y déjà, pour ceux qui ont des souhaits spécifiques, cela vous aidera à les atteindre. Pensez que de nombreuses choses que vous verrez en cours, même si elles ne vous paraissent pas pertinentes ou intéressantes sur le moment, reviendront un jour et vous serviront dans un contexte professionnel.
D’un autre côté, vous entrez en DUT, et ça peut faire « vieux jeu » de dire ça, mais vous allez probablement vers vos plus belles années, donc profitez, sortez, amusez-vous. Sachez juste trouver un compromis entre le travail et les loisirs, pour pouvoir faire ce que vous souhaitez d’ici quelques années (et au passage, le salaire en alternance permet de faire pas mal de sorties, voyages, loisirs, etc, que l’on ne pourrait pas faire sans, d’autant plus que l’on ne paye pas d’impôts sur le revenu, donc autant en profiter maintenant !).
Bref, profitez, éclatez-vous, mais travaillez suffisamment, et vous aurez ce que vous voulez !
Pour ceux qui auraient des questions sur le nucléaire, la radioprotection, EDF, le cursus ERE-IGR à l’INSA, la préparation d’entretiens (partie technique) n’hésitez pas à demander à Mme ou M. VERNEUIL pour me contacter, ce sera pour moi un plaisir de vous aider !
Merci beaucoup Thomas ! Et nous signalons que vous nous avez aussi écrit deux autres articles, sur l’alternance et sur votre poursuite à l’école d’ingénieur INSA de Bourges.