tests des tenues de feu soumises à la fumée

Tests des tenues de feu soumises à la fumée

Nous interviewons aujourd’hui M. Laurent Verneuil qui a suivi un groupe de projet tutoré sur le thème de tests sur des tenues de feu.

Bonjour Monsieur, pouvez-vous nous expliquer en quoi a consisté ce projet?

Tout d’abord nous voulons remercier tous les partenaires qui nous ont permis de concrétiser ce projet : des services nous ont donné des tenues et des services nous ont permis d’utiliser des caissons à feu :

L’objectif principal c’est d’étudier comment les composés présents dans les fumées peuvent imprégner une tenue d’intervention. Ces composés, dans un deuxième temps, pourront être remobilisés et polluer l’air.

Nous avons aussi testé l’efficacité de différents moyens visant à décontaminer les tenues lorsqu’elles ont été soumises à la fumée lors d’un incendie.

Comment avez-vous procédé?

Les différentes parties d’une tenue de feu (veste pantalon casque cagoule sous-vêtements…) ont fournies par différents services de sapeurs-pompiers (Sdis 13; 31; 33; 63; 95; 87; ainsi que les sapeurs-pompiers de Genève). Elles ont été mises en place sur des mannequins et soumises à une exposition à la fumée dans un caisson à feu.

Certaines tenues ont été ensuite conservées comme témoins alors que d’autres ont été soumises à différents traitements de décontamination.

Chaque tenue est placée dans une enveloppe étanche de façon à conserver la totalité des polluants qu’elle porte.

Où avez-vous effectué les tests?

Nous avons exposé les tenues lors de campagnes de tests dans les caissons à feu des sdis 87 et 79 et avec l’aide d’officiers du sdis19. Chaque tenue est ensuite analysée au laboratoire à l’IUT.

Comment avez-vous analysé les résultats,

La tenue est chauffée puis placée sous vide. Les composants désorbés dans l’air par le tissu sont analysés à l’aide d’un détecteur PID (photo ionization display). On compare l’empreinte obtenue avec celle des tenues témoins :

  • exposées mais qui n’ont pas subi de nettoyage,
  • ainsi que les tenues témoin qui n’ont pas été exposées à la fumée mais qui ont été traitées de la même façon que celles exposées.

Qu’avez-vous eu comme résultats?

On a mis en évidence dans un premier temps que la fumée contamine bien les différentes pièces d’une tenue de feu mais absolument pas de façon homogène. Par exemple la cagoule se contamine beaucoup plus qu’un surpantalon.

De plus, certains modes de nettoyage sont totalement contre-productifs. Lorsqu’on envisage de combiner différentes méthodes de nettoyage, l’ordre dans lequel elles sont appliquées est important.

Nous avons d’ores et déjà montré qu’un protocole complet incluant un rinçage suivi d’un brossage puis d’un lavage en machine permettait de supprimer 87 % de la contamination due aux fumées.

Avez-vous prévu de continuer ces analyses, de les communiquer?

Les étudiants du projet sont partis aujourd’hui ( Clarisse, Paul, Yoann Menon, Florian Serret). Nous avons communiqué les résultats aux différents partenaires sous la forme d’un rapport.

Merci beaucoup!