Nos anciens, venus en HSE car pompiers passionnés, témoignent quinze ans après : Interview d’Artémis
Dans notre série sur les étudiants-pompiers, voici Artémis le Marin. Il nous présente son parcours au Bataillon.
Artémis à l’IUT et en licence à Tulle
Bonjour Artémis,
Pourquoi avez-vous fait un DUT HSE, à Tulle?
Mon projet initial était d’être Sapeur-Pompier dans la Marine Nationale (non officier), j’étais d’ailleurs déjà réserviste (je passais mes étés à Toulon sur le Jean Bart (frégate anti-aérienne) et j’étais inquiet par rapport à mon parcours scolaire différent des bacheliers scientifiques (j’avais un BEP et un bac STI Génie Electronique). C’est donc plutôt ma mère qui voulait que je fasse des études ! L’IUT à Tulle n’était pas loin de chez moi, et HSE me plaisait, et en plus ils m’ont pris !
Quels souvenirs restent de cette période?
A propos de souvenirs, le fait le plus marquant a été je crois notre périple sur le thème de la sécurité civile (pour les étudiants de cette option, les autres avaient d’autres visites, en environnement ou sécurité industrielle): M. Verneuil, le Lieutenant-Colonel Alain Soulier, et Mme Branland, conduisaient chacun un mini-bus (dans les rues de Marseille !) pour nous faire visiter : le Bataillon des Marins Pompiers (où nous logions !!!), L’ENSOSP, Marignane (les Canadairs et les trackers), Brignoles (UIISC7)… Nous étions enthousiasmés, et nous le leur avons montré : lits en porte-feuille, soirées mémorables… Les péripéties étaient nombreuses, jusqu’aux derniers kilomètres, retour en Corrèze sous la neige : je conduisais le bus et ai eu un accrochage… !
Nous étions très soudés et l’ambiance en cours n’était pas toujours très studieuse ! Par exemple en faisant enrager M. Regam qui n’aimait pas beaucoup les chewing-gums et chuchotements, ou en ayant l’esprit tordu : par exemple, en présence de Vincent Lachaud (un des étudiants du projet humanitaire au Sénégal), Laurent Verneuil insistait, en cours sur le risque chimique : « Quand on met les mains dans la chaux, ça brûle » !!!
Mon stage s’est effectué au Bataillon des Marins-Pompiers à Marseille, avec pour thème le cahier des charges pour créer un robot appelé alors SQUIRREL, en partenariat avec l’IUT.
J’ai continué ensuite en licence professionnelle à Tulle, avec deux stages toujours au Bataillon sur la mise en place de simulateurs pour entraîner le personnel aux risques chimiques et radioactifs.
Artémis le Marin Pompier
Vous êtes ensuite parti au Bataillon, comment se passe la formation?
J’avais envisagé de continuer en master mais entre-temps j’ai réussi à être intégré comme officier de marine. La sélection avait été rude : environ 300 candidats, 80 à l’oral et 5 lauréats, pour la spécialité sécurité. La formation s’est faite sur 2 ans en plusieurs étapes :
- Premièrement, à l’Ecole Navale à Brest, pour la formation Officier de Marine pendant 4 mois et demi.
- puis Ecole d’Application avec 6 semaines de mise à disposition sur bâtiment de guerre.
- Ensuite 4 mois pour la formation à une spécialité. Pour moi, il s’agissait de l’organisation de la sécurité en tant que pompier embarqué. Nous avons eu des cours sur l’incendie, sur la gestion des opérations et le commandement.
- Et enfin deux mois, à l’école des marins-pompiers à Marseille. On apprend à se conformer à la Doctrine de la Sécurité Civile de façon à acquérir les aspects spécifiques au métier de pompier.
Comment s’est déroulée votre carrière au Bataillon?
Les affectations au Bataillon ont changé tous les deux ans, avec progressivement des responsabilités croissantes. Officier nouvellement embarqué (formation équivalent lieutenant), puis chef de groupe en doublon, puis adjoint chef de centre, officier en troisième… et en parallèle, des charges opérationnelles : chef de groupe, chef de colonne, équipier officier CODIS (Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours), puis officier CODIS… affecté selon les périodes en caserne à Marseille, ou à Marignane Airbus hélicoptères. Je suis passé aussi pendant trois ans à l’ENSOSP, coordonnateur pédagogique de formations (par exemple formations feux liquides inflammables, POI…).
J’ai récemment demandé mon détachement pour intégration au SDIS de la Dordogne. Je suis Capitaine, adjoint au chef du groupement formation.
Avez-vous un message pour les futurs et actuels étudiants voulant devenir Sapeur-Pompier?
Mon message pour les étudiants voulant devenir Sapeurs-Pompiers, est que mon passage par la Marine, par le Bataillon, m’a apporté énormément d’expériences. J’ai pu participer à tellement d’interventions différentes, que ce soit sur les bâtiments, à l’aéroport, dans le service de prévention, sécurisation des atterrissages, sur les casernes à Marseille… Avant d’initier une deuxième vie professionnelle!