Audrey B., ancienne, prof à l’IUT, part à la conquête de l’Ouest : épisode 3
Dernière partie : Audrey B. nous parle de son expérience en temps que prof à l’IUT HSE à Tulle, puis son expérience d’expatriée, au Québec, après nous avoir déjà raconté sa scolarité à Tulle et son métier d’ingénieur, dans les deux premiers épisodes.
Saison 1 Episode 3 : Audrey B. professeur à l’IUT à Tulle, puis à la conquête de l’Ouest
Comment se sont passés vos cours quand vous avez enseigné à l’IUT?
Un gros stress au départ. La première fois qu’on m’a demandé j’ai préféré décliner je me sentais un peu jeune et inexpérimentée pour parler de mon expérience professionnelle. Ensuite ça a été beaucoup de travail pour monter les enseignements et puis un plaisir de les transmettre. Surtout j’ai eu une grande fierté que l’équipe enseignante me fasse confiance pour parler de mon expérience et pour acheter le pilote d’osmose inverse pour faire les TP.
Quelles étaient vos matières?
Au fil des années j’ai enseigné plusieurs matières: carnet sanitaire, techniques membranaires, prélèvement d’eau, qualité d’air intérieur, accréditation Cofrac ISO 17025 pour les prélèvements. Un certain nombre de ces modules étaient des formations que je dispensais à mes clients. Pour moi, venir enseigner était surtout un prétexte pour parler de mon métier, et de mon expérience afin d’éclairer un peu les étudiants sur leur avenir.
Quel conseil donneriez-vous à des étudiants actuellement à l’IUT?
D’être passionné…. Vous allez travailler un certain nombre d’années dans le domaine que vous allez choisir, ne faites pas des études pour faire des études, ou pour faire comme papa, le copain ou la copine. Faites des études parce que c’est ce qui vous passionne. On peut se tromper, recommencer plusieurs fois. Mais la vie professionnelle est très longue. Si déjà les études que vous faites ne vous intéressent pas, changez de voie tout de suite tant que vous le pouvez. J’ai eu de la chance, j’ai trouvé mon domaine de prédilection et malgré ça ce n’est pas tous les jours facile d’aller au travail. Alors ne vous engagez pas dans une carrière qui ne vous attire pas.
Quel était l’intérêt pour vous de partir au Canada?
J’ai eu l’opportunité de partir grâce à la mutation de mon mari et en plus au Québec, c’est plus facile car il n’y a moins la barrière de la langue. Après l’émerveillement des premiers mois, il y a eu quelques désillusions concernant la recherche d’emploi: en France, je commençais à être reconnue dans mon domaine, ici il a fallu que je repasse des examens pour faire reconnaître mon diplôme d’ingénieur. Je suis maintenant ingénieure junior pour une période d’un an. J’ai eu beaucoup de difficulté à trouver un emploi. Il y a d’énormes différences entre le monde du travail français et le canadien. J’ai appris à ravaler ma fierté et mon ego.
Qu’y faites-vous comme activités?
Je travaille maintenant depuis quelques mois à un poste de chargée de projets (technicienne supérieure) dans la décontamination des sols. Je suis contente d’être restée dans le domaine de l’environnement, d’avoir découvert un autre domaine que celui de l’eau. Et puis au bout de quelques mois j’ai pris d’autres responsabilités comme la gestion des prélèvements amiante et moisissures.
La vie d’expatriée nous apprend à être humble, à reconnaître aussi la chance que nous avons de vivre en France. Nous sommes un pays de râleur, on se plaint tout le temps de tout. Partir à l’étranger nous permet d’apprécier les bons côtés et les mauvais côtés de notre pays. Étant partis dans d’excellentes conditions, nous vivons une expérience d’expatriés réussie, on s’est intégré à la vie ici, on découvre le territoire et la culture. C’est une énorme richesse de voir le monde d’un autre endroit que celui de la France. Je le conseille à tout le monde, au moins en stage. Je garde un excellent souvenir de mon stage en Australie. Il faut juste avoir le courage de se lancer et être assez ouvert d’esprit pour s’adapter. Pour le reste, quel que soit le pays , les gens aspirent souvent aux mêmes choses que nous.
Quelle est ou quelles sont les questions que nous avons oublié de poser et auxquelles vous voulez répondre?!
Je pense que j’ai été largement assez bavarde, merci à vous si vous avez lu l’ensemble de cet interview, courageux que vous êtes. En tout cas si vous hésitez à venir à Tulle, n’hésitez plus, la formation est top, l’équipe enseignante au poil et les équipements géniaux!