Audrey B. : une ancienne, ingénieure environnement, à la conquête de l’Ouest! Episode1
Nous allons vous présenter Audrey Bouscaren : c’est une ancienne étudiante de l’IUT HSE à Tulle, appartenant à la toute première promotion! Nous n’allons pas dévoiler son grand âge par délicatesse!! (Note d’Audrey : si en fait on peut parce que je ne suis pas si vieille: 34 ans)
Après un très brillant parcours à Tulle, où elle a laissé beaucoup de souvenirs! (Douée d’une forte personnalité, elle était présidente de l’asso des étudiants), elle a intégré l’école d’ingénieur ENSIL à Limoges, où elle a aussi animé des associations (présidente du Trophée Nature Ensil et trésorière du Gala de Prestige de l’ENSIL)! Après quelques années, c’est l’équipe des enseignants qui lui a demandé de revenir à Tulle pour enseigner les matières dont elle était devenue une spécialiste. Elle est toujours revenue aux journées portes-ouvertes pour présenter son parcours.
Elle est partie au Canada aujourd’hui : nous avons choisi de l’interviewer pour qu’elle partage avec nous ses souvenirs (de Tulle et de Limoges), qu’elle nous explique ses activités passées (en France) et actuelles (au Canada), qu’elle nous parle de son expérience d’enseignement, qu’elle nous donne son avis sur les métiers HSE en France et à l’étranger, d’après son vécu. Tout ça!
Audrey est très bavarde… Du coup l’interview est longue et nous allons la publier sous forme d’un feuilleton! Aujourd’hui saison 1 épisode 1 : Audrey à Tulle. (Puis l’épisode 2 sera Audrey ingénieur. L’épisode 3 sera Audrey professeur puis à la conquête de l’Ouest)
Bonjour Audrey!
Que gardez-vous comme souvenirs de votre DUT à Tulle? (Audrey a fait partie de la toute première promotion, avant que les locaux « HSE » soient finis, et elle a connu la première équipe enseignante, très réduite. Elle tutoie nos profs aujourd’hui et les appelle par leurs prénoms !! Trop bizarre !))
Des tonnes, mes deux meilleures années universitaires certainement. J’ai eu la chance d’y rencontrer entre autres mon meilleur ami, des enseignants enthousiastes qui m’ont transmis leur passion. Ces deux ans ont marqué aussi mon départ de la maison, ma première indépendance, ma première voiture, mon premier téléphone portable (heu oui en noir et blanc, sans internet). J’ai passé d’excellents moments dans les cours ou les soirées de l’IUT et surtout j’ai eu une compréhension et une écoute attentive dans des moments très difficiles de ma vie. Avec le recul en intégrant l’IUT, j’ai l’impression d’avoir agrandi ma famille grâce à laquelle j’ai pu devenir l’adulte que je suis aujourd’hui.
J’ai aussi le souvenir de deux ans d’essuyage de plâtre au sens propre comme au figuré. Nous avons subi deux ans de travaux pour des locaux que nous avons vu finis une fois notre départ de l’IUT. C’est beau maintenant et ça donne presque envie de refaire le DUT. Et au sens figuré parce qu’on était quand même les beta-testeurs du programme HSE. Il y avait beaucoup de choses bricolées à la dernière minute, dans une ambiance bonne enfant.
Quelles étaient vos matières préférées?
Question difficile on avait tellement de matières! Je dirais les TP de microbiologie. J’avais abandonné tout ce qui était bio en entrant au lycée pour faire de la mécanique et de l’électronique, alors la microbiologie j’avais vraiment adoré. Mes matières de prédilection: les cours d’environnement de Pascale, la mécanique générale, la RDM, l’électricité…. En fait pour faire simple tous les TP; à chaque fois qu’on devait expérimenter. J’ai bien aimé aussi les cours de droit de Jessica et les cours de statistiques de Jean-Claude. Et par-dessus tout, les sorties terrain, occasions de nombreux pique-niques et de bonnes tranches de rigolade tout en apprenant beaucoup.
Et les projets tuteurés?
Mon premier c’était l’organisation des manifestations publiques de l’IUT. Je pense que Laurent était aussi enthousiaste que nous pour trouver des idées originales pour attirer les futurs étudiants à Tulle, parce que c’est pas forcément la ville qui allait attirer. Laurent est allé acheter un camion de pompier avec une lance pour arroser les gens sur les Forums Etudiants; et on avait acheté des balles anti-stress sur lesquelles on avait soudé un petit porte-clef avec le nom de l’IUT. Beaucoup d’heures de soudure mais au final on avait fait un tabac sur tous les stands.
Mon deuxième est peut-être ma plus grande fierté puisqu’il existe toujours, certes bien amélioré par les générations suivantes : le but était de fabriquer une mini-station d’épuration pour faire des TP. Au-delà des recherches, j’ai appris à faire de la soudure à l’arc avec Bernard et Francis dans l’atelier. C’était vraiment génial.
Comment était votre promo?
Petite par rapport à aujourd’hui, 48 en première année, 40 en deuxième année. Très disparate en terme de formation (Bac S, ES, L, STI et PRO) et de provenance, toute la France. Surtout j’ai eu des liens très proches avec les étudiants qui logeaient à la Gibrande (première résidence étudiante que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, sur la route en direction de Limoges, bien loin de l’IUT). Je crois qu’on était une quinzaine dans ce bâtiment voué à la destruction.
Comme à chaque fois que nous sommes étudiants, j’ai été inséparable avec des personnes, que j’ai perdu de vue par la suite (Anne, ou Magali qui reprenait ses études, ma première « étudiante » puisque je lui ai dispensé beaucoup de cours du soir pour comprendre les matières techniques, et Cécile ma coloc à la Gibrante et ma « covoitureuse » du vendredi et du dimanche). Et puis des personnes qui restent tout au long de notre vie: Benoît, qui me supporte encore après toutes ses années et qui est présent à tous les moments importants de ma vie.
Avez-vous des anecdotes sur des profs qui sont encore là?
Oui forcément que j’ai des anecdotes. Mais là franchement je ne peux pas tout raconter !
Je me rappelle surtout qu’on avait surnommé les Verneuil « Coco et Lolo le couple infernal ». On les avait tous les jours en cours et je ne me rappelle plus combien de cours ils enseignaient chacun mais on avait l’impression qu’ils étaient dopés pour pouvoir tenir. Il faut dire qu’eux aussi étaient jeunes à l’époque (on a connu Laurent sans ses cheveux blancs!).
Dans les anecdotes les plus marquantes, je pense que le jour de notre sortie orientation avec les pompiers et Laurent, il pleuvait le matin et Laurent a glissé sur le carrelage devant l’entrée de l’IUT.(NDLR : Beaucoup de monde avait glissé ou était tombé sur ce carrelage quand il pleuvait). Il s’est cassé la cheville. Le lendemain avec son beau plâtre il a attaqué le carrelage à la masse. Voilà pourquoi il n’y a plus de carrelage devant l’entrée de l’IUT! On a aussi beaucoup compté le nombre de fois où pendant ses cours en amphi il trébuchait sur une marche.
Je garde aussi en mémoire l’arrivée de Florence à l’IUT quand on était en deuxième année. Florence est l’exemple parfait du prof qui s’adapte à son nouvel environnement et qui évolue au contact de ses étudiants. Elle arrivait de la région parisienne où elle avait enseigné dans un lycée « difficile ». Le choc lors de ses premiers cours de communication quand elle a voulu avoir un silence complet dans la classe et qu’elle est devenue rouge de colère. J’avoue on a bien rigolé et on avait la ferme intention de lui faire monter la moutarde au nez…La pauvre quand j’y repense. Heureusement, elle a fait preuve d’une plus grande maturité que nous, et elle a vite compris qu’on n’était pas bien méchants et qu’elle pouvait être un peu plus souple sur la discipline. Les cours se sont apaisés et elle a pu nous transmettre son savoir avec beaucoup de compétences.
Allez une dernière parce que celle-ci m’a beaucoup marquée dans l’engagement de nos profs. Pascale, qui était ma maître de stage, est venue me voir à Montpellier en pleine chaleur 3 semaines après avoir accouché. Aller-retour dans la journée, avec son premier dans la voiture.
Et votre investissement à Tulle?
Avec Anne, et d’autres, nous avons formé le premier bureau des élèves mixtes HSE / GIM.
J’ai aussi souvenir des conseils de classe où on y passait des heures. C’était tellement long qu’on prenait le casse-croûte pendant le conseil de classe. Il faut dire qu’après avoir passé tous les élèves on faisait un point sur les enseignements. Et franchement en tant qu’étudiant notre avis comptait. On a permis de construire un peu le programme. Quand on vous donne cette opportunité, forcément on a envie de s’investir. La preuve, j’avais dessiné les plans pour la future asso qui allait investir notre ancienne salle de RDM dans les dernières semaines de cours et aujourd’hui les plans correspondent parfaitement à ce que j’avais imaginé.
Où aviez-vous fait votre stage?
A Techno-membranes à Montpellier, un super sujet: j’ai travaillé sur un projet européen de développement d’une membrane polymère pour améliorer les traitements de l’eau notamment pour traiter les particules très fines comme les résidus médicamenteux…
Mon frère y avait fait son stage, j’ai eu envie d’y aller, et j’avais un tuteur enthousiasmant, Jean-Christophe. J’ai eu la chance de pouvoir découvrir le traitement par les membranes, de bricoler un pilote pour l’adapter à nos besoins de recherches, de travailler sur de la chromatographie liquide haute performance et même de pouvoir réparer ce petit bijou de technologie en remplaçant des tubulaires cassées. Et puis à la fin de ma journée de stage, pouvoir profiter de la plage, c’était le petit plus. Et à la fin de mon stage, Jean-Christophe nous avait embarqué une partie de l’entreprise en randonnée sur la montagne noire. Bref, 11 semaines de stage qui sont passées trop vite.
Merci Audrey, vous pourrez bientôt lire la suite, concernant son parcours ingénieur puis enseignant puis expatriée!