Appel à contributions – Signata 16 / Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques : une perspective contemporaine

Appel à contributions

Signata 16 / Sémiotique de l’espace à l’ère de la logique computationnelle et des pratiques numériques : une perspective contemporaine

Dossier dirigé par : Cristina Voto, Enzo D’Armenio et Aluminé Rosso. Ce dossier thématique de Signata vise à réexaminer la relation entre la spatialité et la signification, en l’analysant à travers le prisme des performances computationnelles et des pratiques numériques qui caractérisent l’ère algorithmique contemporaine.

Dans les sciences humaines, la production de sens a toujours entretenu une relation privilégiée avec la dimension spatiale. Emmanuel Kant (1781) avait déjà conçu l’espace et le temps comme des catégories a priori de l’expérience humaine. De la même manière, Charles Sanders Peirce croyait que la perception était intrinsèquement soutenue par un moteur diagrammatique et donc spatial (Stjernfelt 2007). Bien que la sémiotique en tant que discipline ait développé des réflexions spécifiques sur l’énonciation spatiale (Hammad 2003) — la concevant comme l’émergence et la structuration du sens dans des lieux humains (comme les musées et l’architecture) et non humains (l’espace naturel considéré comme procédant de l’ensemble des choix interspécifiques et comme fondement des relations sous-tendant la conception des signes ; cf. Uexküll 1982, Maran et Kull 2014, Kull 2018, Farina 2021) — la spatialité est une dimension qui façonne profondément toute activité énonciative.

La révolution numérique, soutenue par la logique computationnelle, restructure les conceptions traditionnelles de la spatialité sémiotique. Les espaces énoncés au sein du discours (Benveniste 1970, Fontanille 1989, Dondero 2020), conçus comme des projections dans d’autres espaces que ceux du je-ici-maintenant de l’expérience (Bertrand 2000, Odin 2000), s’autonomisent en espaces virtuels qui syncrétisent les mondes du discours et les espaces physiques. Les espaces techniques de production, qui impliquent un travail matériel sur des supports et des matières (Eco 1976, Soto 2014, Fontanille 2008, D’Armenio 2022a), deviennent des espaces de calcul purs dans les productions réalisées à l’aide des logiciels issus de l’IA générative tels que Stable Diffusion et ChatGPT (Manovich et Arielli 2021, Bordron et Dondero 2023). Les espaces énonciatifs, tels que les musées, les villes et les architectures (Greimas 1974, Guerri 2012, Violi 2014, Pezzini 2011), se trouvent hybridés avec des formes hétérogènes de spatialité numérique.

Appel complet ici

Fédération Romane de Sémiotique
Romance Federation of Semiotics
Federazione Romanza di Semiotica
Federação Românica de Semiótica